.
Je vis, je meurs: je me brûle et me noie,
J'ai chaud extrême en endurant froidure ;
La vie m'est et trop molle et trop dure,
J'ai grands ennuis entremêlés de joie.
Tout en un coup je ris et je larmoie,
Et en plaisir maint grief tourment j'endure,
Mon bien s'en va, et à jamais il dure,
Tout en un coup je sèche et je verdoie.
Ainsi Amour inconstamment me mène
Et, quand je pense avoir plus de douleur,
Sans y penser je me trouve hors de peine.
Puis, quand je crois ma joie être certaine,
Et être en haut de mon désiré heur,
Il me remet en mon premier malheur.
Louise Labé - Sonnets, VIII
Image: Agnieszka Lorek
The dawn of time haunts every breath, we will find a way to hide
cette terre de désolation...
figée,
paralysée par la terreur,
assouvissant son désir pervers...
la douleur murmurée,
délicatement insinuée,
doucement distillée...
l'entraînant dans son sinueux sillage,
sa fragile désillusion,
au milieu de ces corps décharnés...
de son sang lacrymal.
rechute.
laissant faire le silence,
la voix de ces entités,
cette absolution,
tous ces êtres immolés...
cette déesse obscure,
cette hérésie...
cette disharmonie.
ce phénix émargeant des cendres,
déformé,
désarticulé,
empreint de désarroi,
son angoisse ressurgit...
© Ethelwen
Titre: Illumishade - Tales Of Time
.
Cependant, le peuple, derrière la barricade, s'abandonnait d'une manière de plus en plus éhontée à l'effrayante ivresse affective qu'avait déclenchée l'apparition de Grenouille. Tel à qui sa vue n'avait d'abord inspiré que pitié et attendrissement était désormais plein de concupiscence toute nue ; tel qui d'abord avait admiré et désiré en était à présent à l'extase. Tous tenaient l'homme en habit bleu pour l'être le plus beau, le plus séduisant et le plus parfait qu'ils pussent imaginer : les nonnes voyaient en lui le Sauveur en personne ; les suppôts de Satan, le radieux prince des ténèbres ; les philosophes, l'Etre suprême ; les jeunes filles, un prince de conte de fées ; les hommes, un reflet idéal d'eux-mêmes. Et tous se sentaient mis à nu et empoignés par lui à leur endroit le plus sensible, il avait touché eu centre même de leur érotisme. C'était comme si cet homme avait eu dix mille mains invisibles et qu'à chacune de ces dix mille personnes qui l'entouraient il avait mis la main sur le sexe et le caressait exactement de la façon que chacune d'entre elles, homme ou femme, désirait le plus dans ses fantasmes les plus secrets.
La conséquence en fut que l'exécution prévue de l'un des criminels les plus abominables de son époque dégénéra en la plus grande bacchanale que le monde eût connue depuis le IIe siècle avant Jésus-Christ : de vertueuses épouses arrachaient leurs corsages, dénudaient leurs seins avec des cris hystériques, se jetaient au sol en retroussant leurs jupes ; les hommes, les yeux égarés, parcouraient en titubant ce champ de chair écartelée et lubrique, ils extrayaient de leurs culottes, avec des doigts tremblants, des membres raidis par quelque invisible gelée, s'abattaient avec un râle n'importe où, copulaient dans les positions et les configurations les plus impossibles, le vieillard avec la vierge, le journalier avec l'épouse de l'avocat, le petit apprenti avec la nonne, le jésuite avec la franc-maçonne, tout mélangé, comme cela se trouvait. L'air était lourd de la sueur sucrée de la jouissance, et tout plein de cris, de grognements et des gémissements de dix mille bêtes humaines. C'était infernal.
Patrick Süskind - Le Parfum
May the kings and queens of the dawn remember my name
ses doigts se faufilant sous son corsage,
l'inconcevable présage...
les royaumes détruits,
les contrées englouties...
cette cruelle fascination,
le cercle de ses lamentations...
cette doucereuse torture
l'invitant à la luxure...
reniant cette innocence perdue,
cette dévotion inattendue...
sa conscience inaltérable,
ces paroles inconciliables...
sa raison aliénée,
son esprit souillé...
ces lambeaux rassemblés,
ces stigmates portés...
l'obscène vérité
se laissant consumer...
ces morceaux libérés,
ces éclats autour d'elle...
ce fantasme inachevé,
dévorée par ces cannibales...
son regard langoureux,
son corps sulfureux,
délicieusement incestueux...
© Ethelwen
Titre: Kamelot - Fallen Star
Image: Tarja Turunen
Turned into nightmare, where I was your prey
se délectant de cette violence palpable...
face à cette vision insoutenable,
se préparant à l'inéluctable...
ce sinistre spectacle
porté au firmament...
écrasée par ce fardeau,
extasiée par cette douleur,
le mal extirpé avec douceur,
son expiation...
dissimulée derrière cette façade simiesque,
tous ses sens aiguisés,
son instinct propagé...
pénétrant cet antre,
l'élégie d'un songe...
entendant ce son cristallin,
presque dissonant,
cette passion évanouie...
noyée dans cette fragrance,
enfermée dans cette cage,
amorphe,
observée par ce nécrophage...
ces êtres intimement liés,
leurs entrailles entremêlées,
délicatement disséquées...
© Ethelwen
Titre: Scarleth - Before The Night Falls
Image: Simone Simons
.
Je suis un être parfait,
modelé,
apprivoisé,
je ne sais pas marcher
ni me rappeler de qui tu es
Eths - Simiesque
Image: Katarzyna Daedra
Numb to the grey season, resting in soulessness
contemplant le vide,
le théâtre de cette apocalypse...
rêvant de ces cendres,
de ces corps calcinés...
sur les rives glacées.
ce fluide écoulé,
ce chagrin écourté...
cette douleur salvatrice
et fulgurante...
ces créatures gisantes
au bord du précipice...
jouvencelle excisée,
ingénue purifiée...
glissant ces couleuvres autour d'elle,
doucereuses,
délicieuses,
malicieuses...
cette pluie d'étoiles.
écoutant sa dernière confession,
sa peau déchiquetée,
sa chair éviscérée,
ses organes dispersés,
déversés et démembrés...
morcelés,
à jamais éparpillés...
© Ethelwen
Titre: Shield Of Wings - Frozen Harbor
Image: Revena
.
Let's bring our gods to the gallows;
a new moon will shine on you
let's bring our gods to the gallows;
a new light will shine on us all
Draconian - The Drowning Age
Image: Aleksandra Szymańska
Drink the wine, the red sweet taste of mine
et se déchaînent les illusions..."
ces gémissements lugubres,
entourée par ces fauves,
cette louve lascive
ondulant sous ces sombres vagues...
cette vision déformée,
son coeur empoisonné,
le parfum de cette trahison...
reine de ce royaume souterrain.
les esprits fusionnés
en parfaite symbiose,
proliférant dans les profondeurs,
égarés dans cette dernière demeure...
naviguant dans les méandres,
l'indomptable enchanteresse
esquissant ces gestes...
immatérielle
et impassible...
cette bête traquée,
cet animal blessé...
reniant l'indéniable réalité,
son insatiable volupté,
ce naufrage,
cette tempête estompée...
© Ethelwen
Titre: Nightwish - Come Cover Me
Image: Ninette